Entrevue avec un régulateur de vol

REPÈRES ta carrière (Entrevues)
10 septembre 2018
Régulateur de vol : Pierre-Luc Garneau

La profession de régulateur de vol est souvent méconnue et confondue avec d'autres métiers de l'industrie aérienne. L'Équipe REPÈRES a voulu démystifier cette profession en rencontrant Pierre-Luc Garneau, régulateur de vol et enseignant au Centre de formation en transport de Charlesbourg. 

Pierre-Luc Garneau
Centre de formation professionnelle de Charlesbourg
Régulateur de vol et enseignant
Question
À quoi ressemble une journée de travail d’un régulateur de vol?
Réponse

Une de nos tâches est de produire les plans de vol donc on doit déterminer, pour chaque avion qui nous est attitré, l’itinéraire qu’il devra emprunter en tenant compte d’une panoplie de facteurs comme la sécurité, la météo, le type d’appareil, la destination, l’altitude, le nombre de passagers, le poids des bagages, la règlementation en vigueur, etc. Au maximum, on peut avoir à gérer les vols d’une vingtaine d’avions par jour et on peut faire plusieurs plans de vol en cours de route pour un même avion. Je peux consacrer beaucoup d’énergie à vérifier les cartes météo en cas de mauvais temps. On est en contact avec tous les membres d’équipage mais également avec les contrôleurs de la circulation aérienne et les employés du département de maintenance des avions. On répond aux pilotes car ils se réfèrent régulièrement à nous afin d’avoir diverses informations. 

Question
Quel aspect de votre métier est méconnu?
Réponse

Les gens confondent fréquemment la profession de contrôleur de la circulation aérienne avec celle de régulateur de vol. Ils croient à tort que le régulateur de vol est celui qui est dans la tour de contrôle d’un aéroport en train de gérer des vols à vue. Bien que l’on travaille en collaboration, la nature de notre emploi n’est pas la même. Un régulateur de vol travaille pour une compagnie aérienne comme Air Canada, West Jet ou encore Air Inuit. Un contrôleur, quant à lui, a pour rôle de gérer l’espace aérien et il ne fait pas de distinction entre les compagnies. Lorsque les régulateurs déposent leurs plans de vol, par exemple, le contrôleur en place devra les analyser et décider dans quel ordre décolleront deux avions qui ont la même heure de départ. 

Question
Qu’est-ce qui est le plus difficile dans votre travail?
Réponse

Quand un vol est prévu, cela signifie qu’un avion doit se rendre à un endroit déterminé à un moment précis. Le plus difficile c’est de savoir que l’avion ne pourra finalement pas s’y rendre parce que la météo est catastrophique. Au-delà des données que nous devons calculer, il faut également penser aux gens qui ont besoin de ce déplacement. On doit se soucier de la sécurité avant tout et après avoir tout fait pour qu’un vol fonctionne comme prévu, il est parfois inévitable de le retarder ou même de l’annuler. Notre travail a un impact sur différentes personnes et on sait que les passagers ne seront certainement pas heureux de la situation dans un pareil cas. 

Question
Quelles sont vos conditions de travail?
Réponse

Il y a beaucoup de compagnies qui font des horaires de travail en rotation sur cinq semaines et les journées sont en général de 12 heures. Quand il fait beau, ça va bien. Lorsque la température est mauvaise, par contre, c’est très fatigant mentalement. On doit toujours rester concentré car on retient continuellement des chiffres et de l’information. Lorsqu’un pilote nous appelle, on doit être en mesure de l’aiguiller rapidement sans rien oublier. On doit savoir, entre autres, où est situé l’avion en temps réel et quelle est la météo prévue pour anticiper les questions que le pilote peut nous poser. 

Question
Qu’est-ce qu’un futur régulateur de vol devrait savoir?
Réponse

Ce métier s’adresse aux gens qui savent réagir aux imprévus et qui aiment les mathématiques, la résolution de problèmes et la technologie puisqu’on passe nos journées devant un ordinateur. Notre travail s’effectue principalement en anglais et il faut s’attendre à devoir déménager car les plus importantes compagnies aériennes ont souvent leurs bureaux à Montréal ou à Toronto. Bien qu’il soit nécessaire d’avoir 21 ans pour être certifié par Transports Canada pour effectuer des plans de vol seul, il sera tout de même possible pour un diplômé de travailler dans le domaine avant d’avoir atteint cet âge. Il pourra alors être embauché par des compagnies comme Pascan aviation et Chrono aviation où il pourra faire des suivis de vol en attendant d’être certifié. 

En terminant, différents sites Web gratuits sont accessibles pour en savoir plus :

Entrevue réalisée par Pascale-Andrée Boivin