Ce mois-ci, nous avons eu la chance de rencontrer Cathline Morency, courtière immobilière depuis 20 ans chez REMAX 1er Choix afin d'en savoir plus sur cette profession qui génère souvent beaucoup de questions. Elle nous a parlé de ce qui l'a amenée à s'orienter vers cette carrière, de son quotidien et des aspects importants à considérer avant de choisir cette profession.
Il y a 20 ans, je travaillais déjà depuis plusieurs années comme représentante pour une entreprise de vente de textile qui appartenait à mon père. J’étais toujours sur la route à rencontrer des clients. À sa retraite, mon père a décidé de vendre l’entreprise et j’ai dû me réorienter étant donné que je ne désirais pas reprendre la compagnie. Les trois choses que j’aimais dans mon travail de représentante étaient le fait que je n’avais pas de patron, jamais d’horaire fixe et un revenu à commission. J’ai donc recherché les domaines dans lesquels j’étais susceptible de retrouver ces mêmes conditions. J’avais un baccalauréat en administration en poche, mais ce domaine ne m’attirait plus vraiment. Une rencontre avec un ami de ma mère qui était courtier immobilier a éveillé mon intérêt pour ce domaine et j’ai décidé de me lancer dans cette aventure.
Une des particularités du métier de courtier immobilier est que l’horaire diffère d’une journée, d’une semaine ou d’un mois à l’autre. Mes journées peuvent comprendre des visites chez le notaire, des visites de propriétés, des rencontres avec des clients, du travail de bureau ainsi que du temps pour répondre à mes courriels. Chaque courtier immobilier peut organiser son horaire de travail à sa guise. Plusieurs de mes collègues trouvent mon horaire de travail étrange. Tandis que plusieurs d’entre eux débutent leur journée tôt le matin, de mon côté je préfère commencer mes journées en fin d’avant-midi en lisant mes courriels. Par la suite, je vais au bureau et ma journée se déroule en fonction des rendez-vous que j’ai fixés. Bien que je ne travaille pas toujours nécessairement le soir, j’aime bien répondre à mes courriels en fin de soirée. La beauté de cette profession est donc que chacun peut organiser son horaire comme il le désire.
Finalement, étant donné que mon horaire de travail est également tributaire des mandats que j’ai et des périodes plus achalandées dans le marché de l’immobilier, il arrive que je doive travailler de longues journées, sept jours sur sept durant quelques semaines ou quelques mois et que durant une autre période je me retrouve avec moins de travail ou même pas du tout.
J’adore mon travail! J’aime beaucoup le contact avec la clientèle qui me permet de rencontrer plein de gens différents. J’aime aussi la diversité de mes tâches qui fait en sorte que chaque journée est différente. Finalement, le fait de ne pas avoir d’horaire fixe me plaît beaucoup, car le travail de bureau de 9 à 5 ce n’est pas du tout fait pour moi!
La chose que j’aime le moins dans mon travail est la sollicitation, c’est-à-dire contacter des gens pour offrir mes services. J’ai la chance d’avoir maintenant une bonne clientèle qui donne mon nom en référence. Le bouche à oreille est très efficace. Je n’ai donc plus à faire de sollicitation comme à mes débuts, et c’est tant mieux, car c’est une tâche que je n’aimais pas du tout!
Je n’aime pas non plus avoir à annoncer une mauvaise nouvelle à un client. C’est difficile de sentir la déception des gens lorsque, par exemple, une offre est refusée.
La profession de courtier immobilier exige une très grande tolérance au stress et à l’incertitude, surtout du point de vue financier. Étant donné que les revenus sont en fonction des ventes effectuées, il est possible d’avoir une certaine rentrée d’argent à une période de l’année et par la suite d’être plusieurs mois sans gagner un sou. Il faut profiter des périodes prospères pour mettre de l’argent de côté en prévision des périodes plus creuses.
Cette profession exige aussi d’être en mesure de s’adapter à un horaire de travail très atypique et de devoir travailler à tout moment. Je dois surveiller mon téléphone 7 jours sur 7 pour être en mesure de répondre à un client, de suivre l’évolution d’une offre d’achat, de recevoir une décision, etc. Avoir un conjoint, des enfants et des amis compréhensifs est très aidant, car il n’est pas rare que je doive m’absenter temporairement d’une activité familiale ou d’un souper entre amis pour mon travail. Je ne sais jamais non plus à quelle heure je vais rentrer à la maison le soir ou si je vais être présente pour le souper.
Cependant, l’utilisation grandissante de l’informatique fait en sorte qu’il est maintenant plus facile de travailler de n’importe où, ce qui facilite beaucoup l’organisation de l’horaire de travail. Par exemple, avec l’avènement des signatures électroniques, je n’ai plus besoin de me déplacer pour obtenir des signatures de clients.
Mon premier conseil à une personne qui voudrait débuter dans ce métier serait de se préparer un bon coussin financier avant d'entreprendre sa carrière, étant donné que les premiers mois sont souvent sans revenu. Plusieurs mois peuvent s’écouler avant d’effectuer une première vente et il ne faut pas négliger le temps requis pour se monter une clientèle. Durant cette période, il faut avoir des sous de côté pour vivre et payer tous les frais associés au travail de courtier immobilier (permis, assurances, frais de bannière, etc.). Une personne doit donc être en mesure de voir les résultats de son travail sur l’ensemble de l’année et non pas de semaine en semaine. Une bonne gestion du stress est nécessaire pour y arriver.
Mon deuxième conseil serait de faire preuve d’une grande discipline. Le fait de pouvoir organiser son horaire de travail à sa guise peut avoir parfois un effet pervers. Par exemple, on peut être tenté de remettre à plus tard certaines tâches ou de vaquer à des activités qui ne sont pas en lien avec le travail plutôt que d’aller au bureau et de travailler dans notre paperasse. Il faut donc s’assurer de ne pas procrastiner.
Finalement, il faut s’assurer d’avoir le soutien et la compréhension de ses proches étant donné la grande disponibilité et les horaires atypiques que cette profession requiert.