La chiropratique est un domaine qui suscite souvent beaucoup de curiosité. Nous avons eu la chance de rencontrer Carolyne Gagné, propriétaire du Centre chiropratique Neufchâtel. Elle nous a présenté la profession qu’elle exerce depuis 18 ans et nous a expliqué pourquoi elle est passionnée par son travail.
Lorsque j’étais jeune, le père de ma meilleure amie était chiropraticien et j’entendais souvent parler de son travail. Ma grand-mère de son côté avait de gros problèmes de dos et consultait régulièrement en chiropratique. Elle n’avait que des bons mots pour cette approche et disait sans cesse que ça lui avait sauvé la vie. Je trouvais donc que ça semblait être une profession intéressante et j’ai toujours voulu en apprendre davantage. Lorsqu’est venu le temps de m’inscrire à l’université, j’ai fait une demande en médecine et une autre en chiropratique. Mon choix final a penché pour le doctorat en chiropratique à l’Université du Québec à Trois-Rivières et j’en suis très heureuse! C’est pour moi une belle profession qui met à contribution tout le potentiel du corps pour arriver au bon résultat, et ce, sans l’utilisation de substances externes comme les médicaments. Je suis chiropraticienne depuis maintenant 18 ans et je suis propriétaire de ma clinique.
Une journée de travail pour moi, c’est une partie de plaisir, car je suis passionnée par ma profession. Je ne fais pas seulement des ajustements chiropratiques sur mes patients, car je discute également avec eux de leur condition, de leurs habitudes de vie afin de les aider à mieux comprendre ce qui peut leur permettre d'améliorer leur état. Lorsqu’une nouvelle personne vient me voir, je lui fais remplir un questionnaire de consultation. Je prends le temps de discuter avec elle afin de bien comprendre sa condition et ce qui l’amène à venir me consulter. Selon les cas, je peux également faire passer des examens radiologiques pour bien cerner les problématiques à travailler. En ayant une clinique à soi, il faut également accueillir les patients, prendre les rendez-vous, répondre aux courriels, encaisser les paiements et laver les jaquettes. J’ai maintenant de l’aide pour ces tâches, mais au début de ma pratique je devais m’occuper de tout. Mes semaines de travail sont souvent longues, car je me rends disponible pour les urgences 7 jours sur 7. Donc il n’est pas rare pour moi de recevoir un patient en urgence la fin de semaine ou lors d’un jour férié.
Ce que je préfère dans mon travail, c’est lorsque j’ai la chance d’observer des résultats spectaculaires chez mes patients. Même après 18 ans de pratique, je suis toujours émerveillée de voir comment nos techniques, en favorisant un fonctionnement optimal du corps humain, peuvent aider nos patients à se sentir mieux et à améliorer leur condition. J’aime également beaucoup le contact avec les patients et le fait de participer à leur mieux-être. Finalement, j’apprécie énormément le fait d’être à mon compte. Je suis mon propre patron et je peux décider de mes horaires et de l’organisation du travail à la clinique.
Le côté administratif, c’est ce que j'aime le moins. Outre la tenue de dossier, le fait d’être travailleuse autonome implique nécessairement des tâches administratives. Cependant, elles représentent environ 10 % de l’ensemble de mes tâches. Le contact avec certains clients peut parfois être plus difficile étant donné que nous intervenons souvent avec des gens qui sont souffrants. Cependant, on m’avait appris lors de ma formation qu’il faut essayer de trouver un élément positif à chaque personne qui entre dans notre cabinet. De cette façon, il est beaucoup plus facile de passer par-dessus certains comportements ou attitudes lorsque le contact avec des clients est plus difficile.
Les gens en général méconnaissent la chiropratique. Ils croient à tord que nous sommes uniquement utiles dans des situations urgentes pour soulager la douleur et que le problème se règle en un seul traitement. En réalité, nous sommes plus efficaces en prévention en favorisant un fonctionnement optimal du corps et en permettant la mise en place de processus d’autoguérison. Il est donc préférable de venir nous consulter avant d’avoir un problème aigu. De plus, lorsqu’une douleur est soulagée, il est également suggéré de continuer à consulter afin de mettre toutes les chances de notre côté pour éviter que la douleur se représente. Les gens sont souvent craintifs par rapport aux «craquements» provoqués par les ajustements chiropratiques. Ils ne savent pas comment nous apprenons à effectuer les manipulations lors de notre formation. Pendant une grande partie de nos études, nous pratiquons les manipulations sans nous rendre jusqu’au craquement de façon à bien intégrer les positionnements et les manipulations. Ce n’est que vers la fin de la formation, après avoir pratiqué durant de nombreuses heures les différentes techniques, que nous pouvons effectuer des ajustements en exécutant le mouvement jusqu’à la fin, provoquant ainsi un craquement. Finalement, contrairement à la croyance populaire, il n’est pas nécessaire de faire preuve d’une grande force physique pour effectuer les ajustements. Certaines femmes qui ont une moins grande force physique que les hommes peuvent très bien faire les mêmes manipulations en adaptant simplement la manière de les exécuter.
Je lui dirais tout d’abord que c’est une très belle profession! Je lui suggèrerais de participer à une activité Étudiant d’un jour afin de pouvoir explorer concrètement le travail effectué en clinique par les chiropraticiens. Je lui préciserais qu’il faut être passionné et curieux afin de toujours vouloir se perfectionner. Il est important aussi d’avoir un bon savoir-être et de faire preuve d’empathie et de patience pour entrer en relation avec la clientèle. Il faut également être un bon communicateur afin de pouvoir fournir de façon claire les bonnes informations aux patients. De l’endurance physique est nécessaire pour faire face aux longues journées de travail. Finalement, il faut avoir un bon esprit d’analyse pour bien comprendre les problématiques rencontrées par les clients et faire preuve d’une très grande minutie, surtout lorsqu’on effectue des ajustements sur les patients.