Les inhalothérapeutes jouent un rôle très important dans un hôpital et collaborent étroitement avec les médecins, plus particulièrement dans les secteurs des soins cardiorespiratoires généraux et spécialisés, des soins diagnostiques et de l’anesthésie. Nous avons rencontré Laurie Tremblay, inhalothérapeute et enseignante au Cégep de Chicoutimi, qui nous a parlé de sa profession.
Au départ, c’est la profession d’infirmière qui m’interpellait, car j’aime aider et soigner les gens. Par contre, je n’étais pas nécessairement attirée par toutes les tâches que comporte ce métier. Cela m’a donc amenée à me questionner sur les possibilités de carrière dans le domaine de la santé. Le conseiller d’orientation de mon école secondaire m’a alors parlé de la profession d’inhalothérapeute. Pour en apprendre davantage sur la formation menant à cette profession, j’ai assisté à une journée d’information au Cégep de Chicoutimi et c’est à ce moment que j’ai décidé de m’inscrire en Techniques d’inhalothérapie. Personnellement, je n’ai jamais eu de difficultés respiratoires mais je comprends très bien les gens qui peuvent en avoir et je voulais contribuer à leur mieux-être. Après mes études, j’ai travaillé pendant 14 ans à l’Hôtel-Dieu de Sorel. Par la suite, je suis retournée à Chicoutimi où je suis devenue enseignante pour le programme Techniques d’inhalothérapie offert au cégep.
En tant qu’inhalothérapeute, il est possible de travailler dans trois secteurs différents soit les soins cardiorespiratoires généraux et spécialisés, les soins diagnostiques et l’anesthésie. C’est le type de poste occupé qui va déterminer les tâches à exécuter. Dans le département des soins cardiorespiratoires généraux et spécialisés d’un hôpital, il s’agit de prendre en charge les patients qui ont besoin d’appareils pour les aider à respirer. Un patient sous ventilation mécanique, par exemple, devra être visité au minimum aux deux heures pour vérifier qu’il est confortable, que ses signes vitaux sont bons, que sa ventilation convient toujours, qu’il a le matériel nécessaire auprès de lui en cas d’imprévus, etc. Lorsque le patient est inconfortable, l’inhalothérapeute va réajuster les options de l’appareil pour soulager le patient ou contacter le médecin traitant pour l’informer que le plan de traitement doit être révisé. Un inhalothérapeute est toujours présent dans l’équipe de réanimation, ce qui signifie qu’en cas d’arrêt cardiaque ou de situations critiques comme un accident de la route, il doit se déplacer rapidement pour intervenir.
Dans le secteur des soins diagnostiques, il réalise plutôt des tests de fonction respiratoire conjointement avec d’autres professionnels de la santé afin de déterminer, entre autres, si le patient est asthmatique, s’il souffre d’un dysfonctionnement cardiaque, d’apnée du sommeil ou s’il a des maladies causées par la cigarette. Ces tests ont pour but de récolter des données pour le médecin. Tout se déroule selon un horaire établi puisque les personnes se présentent à tour de rôle à leur rendez-vous.
Dans le domaine de l’anesthésie, l’inhalothérapeute travaille directement en salle d’opération où il assiste l’anesthésiste lorsqu’il s’agit d’endormir ou de geler les patients. Il installe les appareils de surveillance pour le cœur, pour la pression artérielle ou encore pour mesurer le taux d’oxygène dans le sang. Une fois le patient endormi, il aide l’anesthésiste avec le matériel d’intubation. Pendant la chirurgie, il s’assure que la personne demeure suffisamment endormie, qu’elle n’a pas de douleur et qu’elle ne bouge pas. Une fois la chirurgie terminée, il participe au réveil du patient, planifie son transfert, enlève les moniteurs installés, retire les solutés, etc.
J’aime énormément de choses dans le travail d’inhalothérapeute mais celle qui surpasse toutes les autres, c’est l’adrénaline que procurent les cas d’urgence. C’est très valorisant de faire partie de l’équipe de réanimation. C’est d’ailleurs ce qui me manque le plus depuis que je suis enseignante. On côtoie souvent les patients lorsqu’ils sont dans un état très critique et c’est une grande satisfaction de les voir retourner à la maison après une hospitalisation. C’est un métier humain où on a une certaine proximité avec les patients même si on passe moins de temps avec eux que le fait une infirmière. Toutefois, je trouve toujours difficile de faire face à la souffrance des personnes ou d’être confrontée à un décès. Si, après un certain nombre d’années de pratique, j’ai choisi l’enseignement ce n’est pas parce que je n’aimais plus ce que je faisais mais plutôt parce que j’avais le goût de transmettre ma passion du métier aux étudiants. Je n’ai jamais regretté mon choix de carrière.
Les gens sont souvent surpris de constater à quel point ce métier est spécialisé. Pour donner des soins cardiorespiratoires, il faut connaître la médication et les méthodes pour l’administrer. En plus de faire une évaluation pour constater l’état général d’une personne et vérifier ses signes vitaux, l’auscultation pulmonaire occupe une grande partie du travail. L’inhalothérapeute est, par conséquent, le spécialiste de tous les bruits respiratoires. Toujours prêt à réagir aux situations d’urgence, il doit faire face à des arrêts cardiaques mais aussi intervenir dans diverses situations critiques telles que les traumas, les accidents, les chocs anaphylactiques ou tout événement qui met la vie du patient en danger. Outre le milieu hospitalier, il peut également pratiquer dans des cliniques privées ou encore offrir des soins à domicile où son rôle est d’assurer un suivi régulier en se rendant chez les personnes qui ont une maladie respiratoire. Ce dernier secteur est d’ailleurs en plein essor.
Le désir d’aider les gens doit être présent, car c’est le cœur de notre travail. Bien que la formation couvre tous les aspects essentiels pour exercer les fonctions, il faut continuellement garder nos connaissances à jour une fois sur le marché du travail, car la technologie change rapidement. Il est important de bien connaître l’équipement pour savoir intervenir en tout temps. Lorsque le plan d’intervention initial ne fonctionne pas comme prévu, une bonne dose de débrouillardise et de capacité d’adaptation sont requises pour trouver d’autres solutions. Au quotidien, un des sens les plus sollicités est celui de l’observation. Des sueurs sur le front d’un patient ou des lèvres bleutées, par exemple, vont tout de suite indiquer à l’inhalothérapeute d’adapter son intervention. Divers intervenants gravitent autour d’un même patient, c’est pourquoi il faut aimer le travail d’équipe. Que ce soit l’infirmière ou le préposé aux bénéficiaires qui s’apprête à donner des soins particuliers, ce travail en interdisciplinarité nécessite également d’avoir de la facilité à communiquer car les actions de l’un peuvent avoir des conséquences sur le travail de l’autre.