Un technicien en avionique, ça fait quoi?

Zone collaborateurs
29 août 2023
JFR

Jean-François Richer est technicien avionique, licencié Transport Canada. Monsieur Richer cumule plus d’une vingtaine d’années d’expérience dans le domaine. Il a travaillé pour des compagnies qui se spécialisent notamment dans les simulateurs de vol, en recherche et développement ainsi qu’en maintenance et en modification d’avions et d’hélicoptères. Il est, depuis quelques années, enseignant au département d’avionique de l’ÉNA (École nationale d’aérotechnique). Il nous offre ce mois-ci un texte afin de nous faire découvrir ce que fait un technicien en avionique, un métier méconnu du grand public.

La première question que l’on me pose, lorsque je dis quel est mon métier, c’est : « O.K., mais ça fait quoi, ça, un avio-truc-machin? »  Je réponds ceci : l’avionique est tout ce qui touche de près ou de loin à l’électricité et l’électronique, aux systèmes de radiocommunication et de radionavigation ainsi qu’aux systèmes de gestion de vol et d’autopilotage. Ça va encore plus loin, tout ce qui peut ressembler à des systèmes purement mécaniques tels que les moteurs, les trains d’atterrissage et gouvernes, par exemple, font aussi partie du métier d’avionique. Nous sommes un peu comme ceux et celles qui s’occupent du système nerveux des aéronefs! Bref, partout où il y a des électrons dans un aéronef, nous y sommes! Nous touchons donc à tous les systèmes des aéronefs. 

C’est un métier méconnu du grand public, mais qui mérite tellement qu’on en parle. Le métier d’avionique nous offre une multitude de possibilités de carrières, d’environnements de travail et de défis. Par exemple, il y a des techniciens en avionique :

  • qui travaillent directement sur des aéronefs bondés pour résoudre des problèmes de dernière minute, permettant ainsi aux nombreux passagers de prendre leur vol à temps et en toute sécurité;  
  • qui exercent des travaux de maintenance planifiés (inspections, tests, réparations, modifications, etc.), sur des aéronefs qui sont au sol pendant des périodes qui peuvent varier de quelques jours à quelques mois. Ces tâches sont le plus souvent effectuées dans des hangars qui impressionnent par leur grandeur; 
  • qui vont être spécialisés dans l’installation, les tests de performance et la certification de nouveaux systèmes à bord des aéronefs; 
  • qui font partie d’équipes en recherche et développement pour de grands manufacturiers aéronautiques ou des firmes privées en avionique et systèmes embarqués qui offrent des solutions clés en main pour les divers besoins émergents de certains opérateurs;  
  • qui travaillent dans des ateliers ou laboratoires et effectuent les réparations et tests de performance directement sur les boîtiers électroniques, les radios, les instruments, les balises de détresse, les enregistreurs de vol (« boîtes noires ») et les ordinateurs de bords. Ces derniers font vraiment le travail de techniciens en électronique, mais ultraspécialisés en systèmes avioniques; 
  • qui travaillent pour des compagnies qui fabriquent des simulateurs de vol partout dans le monde et qui en effectuent la maintenance; 
  • qui se trouvent même à travailler pour des sociétés dans les domaines de l’aérospatiale, des satellites, des systèmes spatiaux, et ainsi de suite.


Un technicien en avionique pourrait être appelé à travailler dans les grands aéroports de zones urbaines, dans les ateliers et centres de maintenance en périphérie ou encore en région éloignée tel le Grand Nord canadien. En fonction de la nature du travail, ces personnes pourraient avoir à travailler autant à l’intérieur qu’à l’extérieur ou même être appelées à voyager partout dans le monde! C’est un métier qui demande une certaine flexibilité par rapport aux horaires de travail parfois « hors normes ». Selon l’employeur et le type de travail, il n’est pas rare de voir plusieurs quarts de travail : jour, soir, nuit et même parfois de fin de semaine (s’accompagnant souvent d’une prime). 

Effectivement, les aéronefs volent 365 jours par année, 24 heures sur 24, alors il faut des spécialistes comme nous pour en assurer le maintien de l’état de navigabilité, et ce, en tout temps. Il faut aimer le travail non routinier, les défis, les résolutions de problèmes. Les personnes qui sont minutieuses, méthodiques, analytiques et qui aiment « penser en dehors de la boîte » ont un profil idéal pour pratiquer ce métier plus que passionnant.   

Pour pouvoir devenir technicien en avionique, il faut obtenir un diplôme d’études collégiales (DEC) du programme Techniques d’avionique, qui est uniquement offert à l’ÉNA (École nationale d’aérotechnique), située à Saint-Hubert, près de Montréal. Ensuite, vous deviendrez apprenti avionique pour une période de 30 à 48 mois. Finalement, vous devrez réussir vos examens à Transport Canada, dans le but d’obtenir votre certification de TEA-E (Technicien en entretien d’aéronef avionique).  

Pour obtenir plus d’information à propos de la profession de technicien en avionique et du programme qui donne accès cette profession, n’hésitez pas à consulter Repères!

Par Jean-François Richer, technicien avionique, licencié Transport Canada