L'aviation est un domaine hautement réglementé où la sécurité prime avant toute autre chose. Avant qu'un passager se retrouve assis sur son siège, il y a toute une équipe de personnes qui s'affairent à ce que l'avion soit fonctionnelle et prête à décoller. Parmi celles-ci, nous retrouvons les techniciens en avionique qui accomplissent un travail hautement technique car ils sont responsables d'une partie des opérations d’entretien de première ligne. Alexandre Fournier occupe ce poste et il nous fait découvrir son quotidien rempli d'action.
J’ai toujours eu un intérêt pour le domaine de l’aviation. Lorsque la série Mayday était diffusée à la télévision, je ne ratais pas un épisode. Je trouvais ça complexe et bien intéressant de voir tout le travail qui est effectué pour qu’un avion puisse voler sécuritairement chaque jour. Comme c’est l’essentiel du travail d’un technicien en avionique, c’est ce qui m’a attiré à en faire ma profession. Le côté opérationnel m’intéressait beaucoup et j’ai toujours été quelqu’un qui aimait comprendre comment les choses fonctionnent. J’ai donc saisi l’occasion d’approfondir mes connaissances en ce qui touche aux systèmes électroniques et électriques qui sont présents sur les avions en m’inscrivant à l’École nationale d’aérotechnique. Mes études collégiales se sont déroulées dans une formule DEC-BAC, c’est-à-dire qu’elles se sont étalées sur quelques mois de plus qu’un diplôme d’études collégiales (DEC) régulier, permettant de poursuivre mon parcours scolaire à l’université. Cependant, lorsque j’ai fait mon stage de fin d’études à Global Avionique, à Québec, j’ai su tout de suite que je voulais aller directement sur le marché du travail et je suis présentement technicien en avionique pour Air Inuit à Montréal.
À Global Avionique, j’installais majoritairement de nouveaux équipements dans les avions. Par exemple, je pouvais ajouter des systèmes de communication, de navigation, de divertissement pour les passagers ou encore de positionnement par satellite. Présentement, à Air Inuit, mes tâches consistent à effectuer de la maintenance de ligne. Dans ce contexte, mon rôle est de veiller à garder les avions en état de vol. À chaque quart de travail, notre équipe s’affaire à régler les problèmes qui ont été répertoriés par les pilotes pendant la journée. Comme les avions volent le jour, je travaille de nuit. Mes tâches incluent des inspections préventives sur les avions qui peuvent avoir trait, entre autres choses, aux trains d’atterrissage ou aux équipements de navigation. Dans d’autres entreprises, le travail peut également être effectué en atelier, où les techniciens en avionique travailleront plutôt sur les pièces qui sont enlevées des appareils pour les réparer. Lorsque certains instruments sont défectueux, les compagnies aériennes peuvent décider de les envoyer à un atelier externe qui va s’occuper de les remettre en bon état.
L’entreprise pour laquelle je travaille est située à l’aéroport de Montréal et possède des Boeing 737-200 et 737-300 ainsi que des Dash 8-100 et 8-300. Mon quart de travail débute habituellement en faisant une inspection journalière des appareils. C’est- à-dire que je vérifie s’il y a une défectuosité quelconque, pour ensuite trouver une solution aux problèmes qui sont répertoriés. Par exemple, si le système de chauffage ne fonctionne pas bien, je vais changer les fils ou les composants qui sont défectueux. Nous avons la majorité des pièces en réserve sur place, ce qui facilite grandement les choses. L’aviation est un domaine très réglementé et chaque tâche de maintenance qui est effectuée sur un avion est répertoriée et conservée en archive.
Nous vivons beaucoup d’adrénaline au quotidien et j’aime beaucoup cela. Quand l’avion entre dans le hangar, tout le monde travaille en équipe. Nous devons nous dépêcher de réparer ce qui ne va pas pour que, le lendemain matin, l’avion puisse embarquer des passagers et soit en mesure d’effectuer son vol de manière sécuritaire. Il y a une urgence de trouver le problème et nous avons une grande responsabilité, car l’avion doit fonctionner. Dans la maintenance de ligne, il y a une bonne diversité des tâches. Les problèmes qui surviennent sont toujours différents et les avions sur lesquels nous travaillons changent d’un jour à l’autre. Au début, cela peut être plus difficile, car il y a beaucoup de choses à apprendre et c’est un milieu de travail où les choses changent rapidement. L’avionique évolue en regard de la technologie. Il y a toujours de nouveaux équipements qui sortent sur le marché et, par le fait même, c’est stimulant, car nous n’avons jamais fini d’apprendre.
De manière générale, ce n’est pas un domaine très connu. De prime abord, je pense que les gens sont surpris de voir à quel point il y a beaucoup de personnes qui travaillent derrière la scène pour que l’avion puisse voler sécuritairement chaque jour. Toute la logistique en place pour respecter l’heure de départ d’un vol est impressionnante. L’horaire de travail varie également d’une entreprise à l’autre, car cela dépend de ses opérations. Mes semaines impliquent quand même beaucoup d’heures de travail, mais nous faisons des horaires rotatifs. Par exemple, je peux travailler cinq jours consécutifs et avoir ensuite cinq jours de congé. Plusieurs avenues de travail sont possibles et certains techniciens peuvent même travailler sur les simulateurs d’avion. De plus, ce domaine peut nous amener à voyager pour aller réparer un avion qui est bloqué à destination; donc, même si mon travail est principalement basé à Montréal, je peux être appelé à me déplacer, au besoin.
C’est important d’être quelqu’un de persévérant et de débrouillard, car nous sommes appelés à réagir vite. Il est possible, par exemple, qu’un avion atterrisse et que nous disposions d’une heure seulement pour trouver la solution à un problème qui s’est présenté sur un système. C’est un travail qui demande également beaucoup de minutie et de rigueur, car les manipulations que nous effectuons peuvent avoir un impact sur des vies humaines. De plus, le travail d’équipe est un élément très important dans le domaine de l’aviation. Nous travaillons continuellement avec nos collègues qui ont le même titre de fonctions que nous, mais aussi avec d’autres corps d’emploi comme les techniciens en structures d’aéronefs et les techniciens en entretien d’aéronefs. Ces trois corps d’emploi sont interreliés. Il faut également avoir en tête que la majorité des emplois se trouvent dans des villes comme Montréal et Québec, alors il faut être prêt à se rapprocher des grands centres pour avoir du travail.