La place des femmes en ébénisterie

Zone collaborateurs
14 août 2023
ENME

Caroline Vachon Gagnon est titulaire d’une maîtrise en orientation à l’Université de Sherbrooke. Elle est actuellement conseillère en information scolaire et professionnelle à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. Elle s’occupe de la promotion, du recrutement, mais également d’organiser des événements d’information scolaire. Dans le cadre d'un projet, elle a discuté avec des techniciennes en ébénisterie de la place qu'elles occupent dans un domaine encore majoritairement masculin et elle nous propose ce texte rapportant le point de vue de ces dernières sur le sujet.

Comme il est amusant et gratifiant de faire un travail manuel comme celui d’ébéniste. Cependant, le travail d’ébéniste n’est pas le seul dont les entreprises du domaine de l’ébénisterie et de la menuiserie architecturale ont besoin. Effectivement, les techniciens et techniciennes en ébénisterie sont des acteurs importants qui aident ces entreprises à réaliser leurs ambitions. En effet, reconnaître le plein potentiel et le savoir-faire dans le développement, la création et la conception de multiples projets, qu’ils soient personnels, sur mesure, résidentiels, commerciaux, hôteliers, etc., c’est reconnaître la plus-value que les techniciens et techniciennes en ébénisterie apportent aux entreprises.

En ébénisterie, les femmes apportent une autre dynamique et des qualités très appréciées dans leur milieu de travail. Dans le cadre d’un projet, nous avons discuté avec des techniciennes en ébénisterie, toutes diplômées de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie (ENME). Nous avons discuté avec elles de la place qu’occupent les femmes en ébénisterie, un domaine encore majoritairement masculin.

Myriam, une jeune entrepreneure mentionne que les femmes apportent quelque chose de différent. Elles font notamment preuve d’ingéniosité pour arriver à manipuler et déplacer les équipements parfois gros et lourds. Pour sa part, elle a mis dans son atelier tous les équipements sur roulettes pour maximiser son espace, mais aussi pour pouvoir déplacer le tout en étant seule.

Nathalie est chargée de projet dans un organisme communautaire qui propose, entre autres, des ateliers d’ébénisterie aux jeunes du secondaire. Elle incite les femmes à étudier dans ce domaine très créatif et qui offre plusieurs débouchés. Chacune peut trouver sa place, puisque les possibilités de tâches, de titres d’emploi et d’entreprises sont variées.

Christine est chef d’équipe de dessin dans une grande entreprise au Québec. Selon elle, toutes les femmes ont leur place dans le secteur de l’ébénisterie. « Il faut regarder ce que nous sommes, nos valeurs, ce que nous souhaitons retirer de l’ébénisterie, comment on peut grandir et s’épanouir dans ce milieu », a-t-elle mentionné.

Gabrielle est chargée de projet et dessinatrice, elle conseille aux femmes de foncer et de suivre leur passion. « Quand on aime ce que l’on fait, les embûches sont toujours plus faciles à surmonter », affirme-t-elle.

J’ai également discuté avec trois enseignantes de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie qui ont travaillé dans le domaine auparavant et elles abondaient dans le même sens. Mélissa a toujours senti qu’elle avait sa place et qu’elle était bienvenue au sein des équipes de travail dont elle a fait partie. Même lorsqu’elle travaillait dans le secteur de l’armoire de cuisine, qui est un peu plus exigeant physiquement, les gars étaient toujours là pour l’aider à éviter les blessures. C’est toujours l’objectif visé.

Isabelle a eu la chance de travailler dans une entreprise qui croyait en ses capacités et qui l’amenait à se dépasser. L’équipe de direction lui a proposé des formations afin qu’elle progresse dans l’entreprise, car elle a cru en son potentiel. La passion qu’elle avait pour son métier et l’énergie qu’elle dégageait ont fait en sorte qu’elle a été désignée pour recevoir les visiteurs venus découvrir l’usine. Elle a même participé à la formation des nouveaux employés ainsi qu’aux vidéos de promotion de l’entreprise.

Nancy a travaillé autant dans l’usine que dans les bureaux pour faire notamment de la programmation, du dessin et de la mise en production. Cependant, c’est depuis qu’elle enseigne à l’ENME que ses compétences sont les mieux reconnues.

Selon ces trois enseignantes, les femmes sont plus minutieuses, polyvalentes, organisées, elles ont le souci du détail et apporte de la finesse au processus de conception et de fabrication. Le produit fini est souvent de meilleure qualité. Ce sont toutes des qualités qui leur ont été attribuées par leurs collègues masculins et leurs patrons. Les hommes et les femmes s’apportent mutuellement des choses, car ils ont des qualités complémentaires, ce qui permet de réaliser de beaux mandats en équipe.

Il ne faut pas oublier que le programme Techniques du meuble et d’ébénisterie permet aussi de travailler dans un bureau pour intervenir en amont de l’atelier. Les diplômées sont aptes à assumer les tâches reliées au dessin et à la conception, à la programmation des équipements de production, à la planification et la supervision de production, au génie de la fabrication ainsi qu’au contrôle de la qualité. Elles peuvent aussi assumer l’estimation des coûts et la gestion de projet.

Bref, si c’est un domaine qui intéresse vos clientes, je vous invite à les encourager à foncer, car il y a une place pour chacune d’elles! Il y a plein d’opportunités qui s’offrent à elles. Si c’est ce qu’elles souhaitent faire, elles trouveront toujours le milieu qui leur convient pour s’épanouir professionnellement. L’ébénisterie est un domaine qui est stimulant, créatif, innovateur, et qui offre la possibilité de suivre des formations pour s’améliorer dans son travail et se dépasser. Les entreprises, tout comme leur personnel, sont en constante évolution.

Pour plus d’information sur l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie (ENME), les programmes qui y sont offerts ainsi que les professions reliées à ces programmes, n'hésitez pas à consulter Repères.

* Dans le but d’alléger le texte et d’en faciliter la lecture, le générique masculin est utilisé comme genre neutre. 

 

Par Caroline Vachon Gagnon, conseillère en information scolaire et professionnelle à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie