Un technicien en santé animale voit aux soins et au traitement des animaux pour assurer leur bien-être en collaboration avec les médecins vétérinaires. Caroline Pelletier, technicienne en santé animale, nous explique en quoi consiste son travail au quotidien.
Bien sûr, l’amour des animaux est un des premiers motifs qui nous amènent à étudier en santé animale. J’ai toujours eu des animaux à la maison lorsque j’étais jeune et j’avais un intérêt pour eux et leurs soins. J’ai d'abord fait un autre diplôme d’études collégiales, mais j’y avais peu d’intérêt. À la suite d'une visite au cégep de La Pocatière, j’ai décidé de m’inscrire au DEC en santé animale avec une amie.
Le travail est variable en fonction du domaine où l'on travaille. Il est possible de travailler en clinique vétérinaire, surtout pour les petits animaux, dans des établissements de recherche en laboratoire ou en zoologie (zoo, aquarium et autres installations).
Personnellement je travaille dans une grande clinique vétérinaire où l’on traite une grande variété de petits animaux, tels que les chats, les chiens, les lapins, les furets, les oiseaux, les serpents, les cochons miniatures, etc.
Il y a des journées où l’on est en consultation, c’est-à-dire qu’on accompagne le vétérinaire dans ses consultations avec les clients. Si l’animal nécessite des soins, on devra procéder à des prises de sang, des radiographies, l’installation d’un pansement, par exemple. Si une hospitalisation est nécessaire, c’est mon rôle de m’occuper de l’installation du cathéter et de prendre en note toutes les observations durant la période d’hospitalisation.
D’autres journées sont plutôt constituées de chirurgies. À ce moment, je dois par exemple surveiller l’anesthésie, préparer le site chirurgical, faire les détartrages dentaires. Le vétérinaire est toujours présent et je l’accompagne dans toutes les tâches d'assistance à la chirurgie.
Tout au long de l’hospitalisation, je m’assure aussi d’administrer la médication en fonction du plan rédigé par le vétérinaire ainsi que tous les autres soins de l’animal comme le nettoyage des plaies, le gavage, l’alimentation.
Il y a aussi une grande part de notre journée qu'il est essentiel de consacrer au service à la clientèle. Nous expliquons la médication et les soins aux propriétaires, assurons le suivi téléphonique après le retour à la maison et nous pouvons aussi apporter de l'aide à l'accueil de la clinique.
J’aime faire la différence pour le bien-être des animaux et m’assurer que chacun retourne à la maison dans un meilleur état. J’apprécie aussi beaucoup le service à la clientèle, où je sens que je fais une différence auprès des propriétaires en les rassurant et les informant, dans des moments qui sont souvent difficiles pour eux. Les journées ne sont jamais pareilles, autant par la variété des cas que par la variété du tempérament des animaux et de leurs propriétaires.
Inévitablement, tout ce qui est relatif à la fin de vie d’un animal est plus difficile à vivre. On a à accompagner l’animal souffrant ou à procéder à des euthanasies, ce qui est émotivement exigeant. Il faut être en mesure de se faire un cocon et de bien se rappeler que c’est dans le but du bien-être de l’animal.
Ce qui est aussi assez complexe, et surtout moins connu, c’est qu’une part du service à la clientèle se fait en interaction avec des gens qui sont fâchés et qui ont tendance à être méchants avec le personnel, pour des raisons émotives, financières et autres. Quand on choisit cette carrière, on le fait pour le soin des animaux, mais on considère rarement à quel point il faudra vivre des situations de conflits intenses avec leurs propriétaires.
De plus, il est moins évident que mon rôle de technicienne en santé animale va au-delà de la comparaison avec l’infirmière si on se réfère à la santé humaine. Je joue aussi le rôle d’anesthésiste, d’inhalothérapeute et d'hygiéniste dentaire. Aussi, mon travail nécessite fréquemment de l’endurance physique, car on doit utiliser la force et travailler dans des positions peu confortables afin d’administrer des soins ou de contrôler des animaux assez forts.
Il y a aussi les techniciens et techniciennes en santé animale dans le milieu de la recherche en laboratoire dont on soupçonne moins l’existence et l’importance. Ils peuvent travailler dans des hôpitaux, des établissements universitaires et des compagnies pharmaceutiques. C’est un domaine de travail qui ne requiert pas de tâches en service à la clientèle tout en demandant un fort intérêt pour les soins des animaux.
C’est certain qu’il faut démentir le cliché qui veut qu’on ne fait que flatter des petits chiots pendant leurs vaccins. C'est un aspect de notre travail, mais nos activités vont au-delà, car même dans une rencontre de vaccination de chiot, notre rôle exige aussi de parler beaucoup au propriétaire à propos de son chiot et de tous les aspects relatifs à sa santé. Il faut aussi savoir qu’on doit être prêt à travailler quotidiennement avec des animaux plus agressifs ou en souffrance qui réagissent et peuvent nous causer des blessures. Il faut avoir une certaine patience dans notre relation avec ceux-ci et avec leurs propriétaires. Une autre qualité à posséder est d’avoir une bonne dextérité, car les gestes se doivent d’être précis.
Avec les années, les mesures de bien-être animal évoluent; certains actes deviennent interdits comme le dégriffage des chats et les euthanasies de convenance sont plus souvent évitées. Il y a une importance à se tenir à jour et à suivre des formations régulièrement pour les nouveaux produits pharmaceutiques et le nouveau matériel à utiliser. Le métier est aussi beaucoup mieux reconnu que dans le passé, ce qui a un impact significatif sur le salaire et les conditions de travail.