Entrevue avec une esthéticienne

J’aimais beaucoup regarder ma mère se maquiller le matin avant son départ pour le travail et ça m’a donné le goût de m’inscrire à la formation en esthétique. Je n’étais jamais allée chez l’esthéticienne avant mais j’étais très attirée par le maquillage. Pendant la formation, je me souviens de m’être demandé pourquoi j’avais choisi ce métier qui consistait à interagir continuellement avec des gens alors que j’étais tellement timide. Mais cela n’a pas été un frein car l’environnement de travail me permet d’aborder les gens avec aisance. J’ai travaillé dans un centre d’esthétique à Montréal pendant une douzaine d’années avant d’ouvrir mon propre salon à Québec. Je gère ce salon depuis 7 ans maintenant. 

Je commence ma journée en répondant aux appels et aux messages reçus. Par la suite, mes tâches varient en fonction des clients que je reçois. Par exemple, lorsque quelqu’un vient pour un soin du visage, je remplis le bilan de santé, j’établis son type de peau, ses besoins et sa routine avant d’exécuter le soin. En une journée, je peux faire un nettoyage de peau, une cure contre l’acné, un traitement d’électrolyse, un traitement contre la cellulite ou encore une pose d’extension de cils. Ce dernier soin peut durer jusqu’à trois heures car je dois fixer les cils un par un. D’un rendez-vous à l’autre, je n’ai pas beaucoup de préparation à faire car tout mon équipement se trouve dans la même pièce. Le nombre de rendez-vous que j’ai à l’horaire du jour dépend donc des soins que j’ai à prodiguer. De plus, j’offre des conseils sur les produits que j’ai sur place et j’en fais la vente.

Mon travail me permet d’effectuer des tâches diversifiées et je peux ainsi avoir des journées de travail très variées. Je n’aime pas la routine et je serais incapable, par exemple, d’être spécialisée uniquement dans le soin des ongles et de faire cela toute la journée. J’aime la proximité avec les gens que ma profession m’apporte. Je suis seule à seule avec la personne dans mon cabinet et souvent cela incite à la confidence. Dernièrement, une cliente m’a annoncé qu’elle avait un cancer. Ce ne sont pas toujours des confidences faciles à recevoir mais j’aime cet aspect de mon travail car ça apporte une dimension humaine importante à mon emploi.

L’esthétique est un luxe pour plusieurs mais pour ceux qui souffrent d’acné, par exemple, c’est un réel besoin. Dans certains cas, le client doit s’investir pour assurer l’atteinte des résultats. Il doit parfois changer ses habitudes ou son alimentation. Je suis esthéticienne, pas magicienne. Ce n’est pas parce que je fais un traitement qu’un problème va se régler instantanément. De plus, j’ai souvent l’impression que les gens perçoivent la formation en esthétique comme étant peu complexe parce qu’elle est offerte au secondaire. Pourtant, ce n’est pas le cas. Nous apprenons, entre autres, des notions de biologie pour comprendre le fonctionnement du corps humain et les effets que certains disfonctionnements physiques ont sur la peau. 

Il est possible de se spécialiser dans un domaine ou de diversifier nos services. On a souvent l’image de la personne qui exerce son métier dans un salon d’esthétique mais il y a plusieurs domaines d’emploi possibles comme les laboratoires de cosmétologie, les hôtels ou encore sur la route comme représentant d’une marque de produits d’esthétique. Avant de se lancer à son compte, il est préférable de travailler pour un salon d’esthétique déjà établi. Cela permet de se familiariser avec plusieurs cas différents chaque semaine et c’est un excellent moyen d’apprendre en plus de côtoyer d’autres professionnels du domaine. Il faut également être à l’aise avec la proximité des gens car les tâches consistent à travailler sur diverses parties de leur corps.