Entrevue avec un pilote d'avion

REPÈRES ta carrière (Entrevues)
13 novembre 2018
Pilote d'avion : Maxime Plante

Qui n'a pas rêvé un jour de partir au bout du monde à la découverte de nouveaux horizons? Sans les pilotes d'avion, nous serions limités dans nos déplacements.

Maxime Plante
Air Transat
Pilote d'avion
Question
Comment avez-vous choisi votre métier?
Réponse

Quand j’avais environ 7 ans, mon père m’a amené voir un spectacle aérien et c’est à ce moment qu’est né mon rêve de piloter un avion. Bien que la plupart des jeunes soient intéressés par les jets, moi j’étais plutôt attiré par les avions de ligne. Quand j’ai commencé mon cours de pilotage, je travaillais en même temps à l’aéroport où je faisais, entre autres, la manutention des bagages et des marchandises dans les avions d’Air Transat. En effectuant diverses tâches dans l’avion, je regardais le poste de pilotage en me disant qu’un jour, ce serait moi qui allais être là. La première fois que je me suis assis sur le siège en tant que pilote, j’ai vraiment eu une grande émotion de joie car mon souhait était enfin devenu réalité. Actuellement, j’occupe le poste de premier officier. Même si c’est le commandant qui a la responsabilité de l’avion, nous pilotons tous les deux l’appareil. 

Question
À quoi ressemble une journée type de travail?
Réponse

On reçoit les horaires de travail environ un mois à l’avance. À partir de là, on peut choisir les vols selon notre ancienneté. Dernièrement, j’ai fait les trajets Toronto-Londres, Londres-Paris et Paris-Toronto en 5 jours. L’équipage doit arriver à l’aéroport environ deux heures avant le moment du départ pour se préparer. Premièrement, on rencontre le commandant car on ne le connaît pas nécessairement. On vole rarement avec les mêmes personnes. Ensuite, on vérifie la météo et le plan de vol puis on entre les données dans l’ordinateur de bord. On rencontre également les agents de bord qui seront sur le vol. Chaque compagnie a ses propres procédures et nous avons diverses vérifications à faire avant le décollage pour s’assurer que tout est conforme. Lorsque l’équipage est prêt et que la cabine est vérifiée, l’embarquement peut commencer. On déplace ensuite l’avion jusqu’à la piste de décollage où on va attendre les directives pour pouvoir décoller. Une fois dans les airs, nos tâches principales consistent à vérifier les différents systèmes de l’appareil de manière périodique. 

Question
Qu’est-ce que vous aimez le plus de votre travail?
Réponse

Être pilote d’avion apporte de beaux bénéfices. Lorsqu’on fait un vol transatlantique, on a un minimum de 24 heures de repos à destination avant de pouvoir travailler à nouveau et, parfois, on dispose d’encore plus de temps. Si on gère bien le décalage horaire, ces moments permettent de visiter un peu la ville dans laquelle on se trouve et de voir de beaux endroits. Par exemple, j’ai eu 3 jours à Rome dernièrement avant de repartir pour une autre destination. De plus, voyager ne me coûte rien. S’il reste de la place, je peux embarquer sur n’importe quel vol de la compagnie. 

Question
Quels sont les aspects méconnus de votre métier?
Réponse

Quand je dis que je suis pilote, les gens pensent souvent que je gagne 300 000 $, et ce, même si je débute dans le domaine. En réalité, les salaires sont plutôt d’environ 30 000 $ au départ. La rémunération augmente avec les années d’expérience et varie selon le poste occupé. Dans le poste de pilotage, il y a le commandant et le premier officier. Bien que les deux soient des pilotes certifiés, le commandant a la responsabilité de l’avion et c’est lui qui prend les décisions finales. Il reçoit donc un salaire en conséquence.

Contrairement à la croyance populaire, être daltonien n’empêche pas d’emblée de devenir pilote. Il y a divers niveaux de daltonisme et certains, comme moi, qui sont touchés par cette particularité se trouvent dans la limite acceptable. Au début de la formation, on doit passer les tests visuels qui permettent de savoir tout de suite avant d’avoir suivi les cours si une personne est admissible à devenir pilote.

Question
Est-ce que votre travail exige des capacités particulières?
Réponse

Les journées de travail peuvent être longues et il faut toujours rester concentré. Peu importe si tu as un problème dans ta vie personnelle, lorsque tu entres dans l’avion pour effectuer un vol, tu dois laisser tous tes tracas de côté. Même si parfois le travail peut devenir routinier parce que le vol va bien, on ne sait jamais quand ça peut se mettre à mal aller. Il faut demeurer alerte. La fatigue, principalement occasionnée par le décalage horaire, est la principale chose à gérer physiquement. On a des examens médicaux comme, entre autres, des électrocardiographies, des tests visuels et auditifs et des tests d’urine à passer annuellement pour que notre licence demeure valide.

Entrevue réalisée par Pascale-Andrée Boivin